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Quand les victimes sont traitées en criminels

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PHILIPPE DAVID:

On dit souvent en dérision que lorsque les secondes comptent, la police sera là dans quelques minutes. En fait, dans la plupart des grandes villes canadiennes, le temps de réponse de la police à un appel au 911 est en moyenne dix minutes. Si vous faites face à un attaquant armé, ça veut dire que les policiers arriverons à temps pour tracer le contour de votre cadavre à la craie. Aussi, peut-on blâmer un citoyen qui cherche à se protéger lui-même, sa famille et sa propriété?

Apparemment, les policiers croient que oui. Je vous cite quelques exemples: En août dernier à Port Colbourne en Ontario, trois hommes masqués ont lancé six cocktails molotov sur la résidence de Ian Thomson alors qu’il dormait à l’intérieur. Réveillé par le bruit et apercevant les intrus, il récupère un de ces révolvers de son coffre fort, le charge et sort à l’extérieur, tirant deux ou trois fois dans les airs pour effrayer ses agresseurs qui ont pris la fuite. Il a ensuite avertit la police et leur a remis les enregistrements de ses caméras de sécurité (apparemment ce n’était pas la première fois qu’on commettait des actes de vandalisme sur sa propriété).

Deux des suspects furent appréhendés peu après et on passa les menottes aussi à M. Thomson pour usage négligent d’une arme à feu. L’ironie est que Ian Thomson est un instructeur de tir et aurait très bien pu tuer ou blesser ses agresseurs s’il l’avait voulu. Les procureurs de la couronne réclâment une peine de prison pour M. Thomson. En 1995, James Morrow d’Ottawa dû faire face à un homme avec qui il avait eu une dispute d’affaires. L’homme en question, ivre, a défoncé la porte de l’immeuble dans lequel M. Morrow habitait et est monté à son appartement en disant être armé d’un révolver et menaçant de bruler lui brûler la cervelle. M. Morrow a immédiatement téléphoné au 911 et a passé 9 longues minutes avec le répartiteur alors que les secours n’arrivaient toujours pas. L’intrus a finalement défoncé la porte et est entré dans l’appartement où M. Morrow, qui possédait une arme, l’a tué d’une balle. Malgré le fait qu’il s’agissait d’un cas parfait de légitime défense, James Morrow a dû se défendre pendant deux ans et demi contre des accusations de meurtre avant que, finalement, un juge rejette les accusations.

En mars 2010, averti par ses voisins de la présence de trois intrus dans sa cours arrière, Lawrence Manzer du Nouveau Brunswick, sort de sa maison avec un fusil de chasse non-chargé pour faire fuir les intrus. M. Manzer était fréquemment la victime de vandalisme. Jusqu’ici la police locale s’en était très peu préoccupé, mais cette fois-ci elle a agit, arrêtant M. Manzer pour avoir troublé la paix publique. Finalement, en avril 2009, après avoir souffert des visites quotidiennes de voleurs à l’étalage et l’indifférence totale de la police, David Chen, un marchand de Toronto, décide de faire une arrestation citoyenne d’un de ses voleurs, le ligotant en attendant l’arrivée de la police. L’ont-ils remercié? Non. Ils l’ont plutôt accusé de voies de fait et séquestration. Il fût acquitté en octobre dernier.

Qu’auraient du faire ces hommes? Laisser leurs agresseurs faire leur sale boulot? Il est certain que ce n’est pas une très bonne idée de laisser des citoyens prendre la loi dans leur mains, mais nous avons un droit de nous défendre, non? Ce droit est d’ailleurs un corollaire au droit à la vie et à celui à la propriété. C’est notre droit légitime, dans une situation où on est agressé, d’utiliser autant de force qui soit nécessaire pour repousser une attaque contre notre personne, notre famille et notre propriété. Il serait grand temps de laisser le gros bon sens prévaloir et que la police et les procureurs de la couronnes se contentent de poursuivre les vrais criminels et cessent de traiter les victimes en criminels.

PHILPPE DAVID


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